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La présence saxonne et angLo-saxonne sur Le LittoraL de La Manche par Jean Soulat 1 Les migrations de trois peuples, Saxons, Angles et Jutes, par voie maritime, et celles d’autres peuples germaniques comme les Francs, par voie continentale, traduisent le point de départ de la question abordée dans cet article, l’étude du mobilier de type saxon et anglo-saxon sur le littoral de la Manche. Le but étant de permettre une meilleure connaissance de l’histoire grâce à l’apport de l’archéologie. Dès leur installation dans leurs régions d’accueil, ces groupuscules et communautés ont occupé ces littoraux, de la Manche à la Mer du Nord, en se mêlant à la population autochtone, créant ainsi un territoire côtier homogène. Ce phénomène s’observe également Outre-Manche, entre le Kent et l’East Anglia. Ces différentes régions vont alors devenir des pôles de contacts où les flux de populations, le commerce et les influences s’entremêlent. Dès la deuxième moitié du ve siècle, à la suite de ces migrations, des changements se produisent dans la culture matérielle où une acculturation se développe entre ces communautés de « Germains de la Mer » et les populations locales. À travers l’étude typochronologique de ces témoins allochtones, saxons et anglo-saxons, découverts dans la moitié nord de la Gaule mérovingienne, nous espérons pouvoir apporter des éléments nouveaux sur la question des contacts transmanche. Plusieurs typologies et travaux avaient été effectués sur la question des Anglo-Saxons dans le nord de la Gaule mérovingienne, mais un inventaire complet n’a jamais été entrepris2. L’étude de trois régions, la basse vallée de l’Orne, le Ponthieu et le 1. — Doctorant en histoire et archéologie médiévales. Universités de Paris I et Lille 3. 2. — Dans le cadre du Master préparé en 2006-2008 à l’université Paris 1 s’intitulant, Le mobilier de type anglo-saxon entre le littoral de la Manche et la vallée de l’Escaut à l’époque mérovingienne, sous la direction de J. Burnouf, P. Périn et L. Verslype. 148 JEAN SOULAT Boulonnais, a été déterminante pour mieux comprendre l’installation de communautés saxonnes et anglo-saxonnes sur le littoral de la Manche entre la fin du ive et le début du viie siècle (Fig. 1). Ces objets issus majoritairement des contextes funéraires, mais aussi domestiques, vont permettre de visualiser les phases chronologiques. La terminologie Au travers des précédents travaux réalisés sur le sujet, on perçoit l’emploi d’une terminologie qui manque parfois de clarté pour définir ce mobilier caractéristique de la culture anglo-saxonne. En effet, on évoque ces objets en parlant d’une « origine », d’une « influence » ou d’un « caractère » anglo-saxon. Ces termes, semblant similaires, n’ont pas la même signification archéologique. Lorsque l’on parle d’une « origine » anglo-saxonne de l’objet, on fait référence à une origine insulaire, alors que cette hypothèse n’est pas à généraliser pour l’ensemble du mobilier étudié. L’utilisation des termes suivants, d’une « influence » ou d’un « caractère » anglo-saxon, font plutôt référence à un objet fabriqué sur le continent, en Gaule du Nord. Nous avons donc préféré uniformiser la terminologie en employant une distinction pour ces objets comme étant de « type » anglo-saxon. C’est un terme neutre qui n’évoque pas le fait d’une fabrication insulaire ou continentale. Il faut également ajouter le problème de la signification du terme « anglo-saxon » qui n’a pas la même consonance en Angleterre et en France. En effet, pour les archéologues britanniques, ce terme est propre à la période chronologique « Early Anglo-Saxon », période qui s’échelonne entre 400 et 1 000 après J.-C. Du côté français, on utilise ce terme pour caractériser le mobilier de la culture matérielle anglo-saxonne. Cette différence a donné lieu à des problèmes liés à l’interprétation de certains objets. Le mobilier inventorié se définit en deux groupes : les objets de type saxon d’origine continentale et les objets de type anglo-saxon d’origine insulaire. Cependant, certains d’entre eux peuvent être fabriqués localement par ces populations nouvellement arrivées et donc non issus des migrations et du commerce, mais plutôt des traditions et des influences qui se développent sur le continent. D’un point de vue méthodologique, la démarche est clairement définie. Le mobilier de type saxon, donc d’origine continentale, est issu des migrations parties de la région de Basse-Saxe et du SchleswigHolstein pour arriver dans la vallée de l’Escaut, sur l’axe rhénan et entre les deux rives de la Manche. Ces migrations sont datées d’entre la fin du iiie et le dernier quart du ve siècle. Le mobilier appartenant à ces groupuscules ou à ces petites communautés nouvellement arrivés est associé à cette fourchette chronologique. Ces objets de type saxon continentaux LA PRÉSENCE SAXONNE ET ANGLO-SAXONNE SUR LE LITTORAL 149 Fig. 1 : Carte de répartition du mobilier de type saxon et anglo-saxon (J. Soulat). appartiennent à la culture matérielle saxonne, différente sur certains points, de celle connue dans les communautés anglo-saxonnes installées en Bretagne insulaire. De ce fait, le mobilier de type anglo-saxon est uniquement découvert en Bretagne mais aussi sur le littoral de la Manche grâce à plusieurs phénomènes tels que les migrations, les échanges, les traditions et les influences. Le mobilier de type anglo-saxon issu de la culture matérielle insulaire, mêlant des éléments continentaux tardifs et des apports provenant de la mixité entre les populations romanobretonnes et saxonnes, succède aux objets de type saxon. Du point de vue chronologique, il est donc plus tardif, repéré entre la deuxième moitié du ve et le viie siècle. On peut d’ailleurs remarquer que la courte phase entre la moitié et le dernier quart du ve siècle est une période charnière pour les deux cultures matérielles. D’après la typochronologie, le mobilier de type anglo-saxon est donc différent de celui de type saxon. À travers les événements historiques Les premières arrivées de migrants germaniques dans les territoires occidentaux sont attestées à la fin du iiie siècle pour pallier le manque de soldats romains postés sur le littoral de la Manche et ainsi contrer les incursions et les raids venus par voie maritime ou continentale. Les 150 JEAN SOULAT régions allant de la Flandre maritime au rivage armoricain accueillent des contingents germaniques incorporés dans l’armée romaine. Ces fortifications sont sous le commandement du Dux Tractus Armoricani et Nervicani. On peut émettre l’hypothèse qu’un commandement militaire était commun aux deux rives de la Manche. À travers ce phénomène, on retrouve donc une homogénéité et une contemporanéité le long des côtes de la Manche. Dès le début du ve siècle, autour de 410, les troupes romaines postées en Bretagne sont rappelées en Gaule par Constantin III. De ce fait, de plus en plus de Germains sont intégrés dans l’armée romaine comme auxiliaires (Seillier 1993). Ces Germains, arrivés avec leur famille, s’installent au sein d’établissements le long de la zone littorale et accentuent la présence de lètes dans des secteurs stratégiques et dépeuplés (Verslype 2007). Théodose (379-395) y établit des contingents germaniques sur le littoral comme des Saxons à Vron (Somme) et des Thuringiens à Oudenburg (Flandre Occidentale). Les véritables fédérés, qui agissent au nom de l’Empire, joueront ensuite un rôle important dans la transition du ve siècle. Chaque groupe germanique a un rôle précis dans le contrôle et la défense du territoire (Seillier 1993). Ces auxiliaires encadrent désormais les populations des régions qu’ils protègent et organisent, en plus de leur seule communauté (Verslype 2007). Le mobilier funéraire rencontré dans les sépultures du ve siècle dénote un phénomène d’acculturation (Seillier 1993). Enfin, notons l’hypothèse de l’« Otlinga Saxonia », probable territoire entre le Bessin et le Boulonnais occupé, à partir des ive-ve siècle, par le chef saxon Otil avec quelques guerriers (Lorren 1980). Ces Saxons continentaux, venus par la mer, ont probablement profités de la percée du limes en 406. On pense que ce groupe se serait installé dans la basse vallée de l’Orne, zone propice à l’installation d’établissements commerciaux. Cette « Otlinga Saxonia » traduit peut-être une des premières traces de la présence d’une communauté saxonne en Basse-Normandie. Dans le sillage des Francs, on voit apparaître dans le nord de la Gaule plusieurs autres peuples de la Mer du Nord qui colonisent à nouveau les régions maritimes septentrionales. Suite au développement des fonds de cabanes excavés sur les mêmes sites, à proximité d’anciens établissements antiques, on voit se dessiner de nouveaux modes d’occupation et d’exploitation des campagnes (Verslype 2007). Les communautés et les groupes saxons, venus occuper les littoraux et les vallées fluviales, vivent en adéquation avec les populations locales gallo-romano-franques. Ces Saxons, sous l’autorité de leurs propres chefs, sont régis par l’administration romaine toujours en vigueur. Ils occupent des domaines abandonnés du fisc ou des villas d’anciens sénateurs et de riches propriétaires terriens pour remettre en valeur les provinces dévastées (Lorren 1980, LA PRÉSENCE SAXONNE ET ANGLO-SAXONNE SUR LE LITTORAL 151 1992). À partir de la fin du ve siècle jusque dans le premier quart du vie siècle, de l’estuaire de l’Escaut aux rivages de la Manche, se côtoient de nombreuses tombes à armes dites franques avec des sépultures féminines associées à des éléments alamans, thuringiens et saxons (Verslype 2007). La présence d’inhumations de chevaux et de sépultures à incinération est également attestée durant cette période (Seillier 1989a). Entre la deuxième moitié du ve et le début du vie siècle, un phénomène géo-démographique se remarque. Plusieurs pôles de concentration d’objets de type saxon sont identifiés le long des littoraux démontrant des implantations plus denses de communautés saxonnes et bientôt anglo-saxonnes. À travers le témoignage du mobilier de type saxon dans certaines régions comme le Ponthieu, le Boulonnais ou le tronçon nord de la vallée de l’Escaut, on passe d’une phase d’installation précoce, liée à des problèmes politico-militaires, à une phase d’occupation durable, mêlant ainsi les communautés saxonnes et germaniques aux populations autochtones. Ces Saxons restent dans ces régions et entrent bientôt en contact avec les populations anglo-saxonnes installées de l’autre côté de la Manche. Les échanges s’accentuent entre les deux rives mais également entre les territoires autour de la vallée de l’Escaut. Des pôles de concentration d’objets caractéristiques sont présents en forte quantité dans le Ponthieu, le Boulonnais et le long de l’Escaut. Entre la fin du ve et la première moitié du vie siècle, au sein de certains contextes funéraires à proximité de ceux où du mobilier de type saxon a été remarqué, on retrouve des éléments issus de la culture anglosaxonne. Il semblerait que deux hypothèses majeures entrent en ligne de compte. Ces nouveaux témoins pourraient être le fruit de contacts entre les deux rives de la Manche mais ils ont très bien pu être amenés par des nouveaux migrants venus retrouver quelque sérénité sur le littoral gaulois suite aux évènements déclarés dans le sud-est de la Bretagne insulaire. Il est évidemment plus logique de supposer que ces migrations de communautés anglo-saxonnes s’orientent vers des régions à la fois proches géographiquement et familières car déjà occupées par leurs « cousins » saxons. Néanmoins, il ne faut pas négliger la propagation des influences et des traditions dans la production artisanale de céramiques ou d’éléments de parure. On retrouve donc, dès la fin du ve siècle, des nécropoles avec du mobilier de type anglo-saxon localisées entre les côtes calaisiennes et picardes. Dans la Somme, à Vron, où les traces de l’installation saxonne sont les plus parlantes, on remarque bien la succession des phases chronologiques attestant la présence de communautés saxonnes puis anglo-saxonnes (Seillier 2006). Dans le même temps, dans la basse vallée de l’Orne, en particulier à Frénouville, un petit groupuscule anglo-saxon est repéré dans le secteur nord-est de la nécropole (Pilet 152 JEAN SOULAT 1980, 1992). Les défuntes sont identifiables grâce à leur parure similaire à celle des femmes anglo-saxonnes, comprenant notamment des button brooches à masques humains et des square-headed brooches. Une nouvelle migration anglo-saxonne est identifiée au vie siècle, en Flandre maritime, comme en Boulonnais et en Basse-Normandie. En Flandre maritime, elle est matérialisée par les établissements côtiers dans la région d’Oudenburg/Bruges où le plus remarquable, celui de Roksem, témoigne de la culture anglo-saxonne d’après un mobilier caractéristique et des traditions architecturales intéressantes (Hollevoet 2007). Dans le Boulonnais, le long de la Canche, la nécropole de La Calotterie dénote d’une implantation anglo-saxonne datant du vie siècle (Desfosses, Dilly et al. 1997). De plus, quelques éléments tels que certaines fibules témoignent du commerce avec le Kent. En Basse-Normandie, autour de la basse vallée de l’Orne, les nécropoles de Giberville et Sannerville dénotent également d’une présence anglo-saxonne. À Giberville, on repère même un secteur, probablement fondateur de la nécropole, avec une concentration très intéressante de mobilier de type anglo-saxon et de pratiques funéraires germaniques (Pilet 1990, Soulat à paraître). De plus, l’habitat de la Delle sur le Marais, présent sur la même commune, suggère, sur la base d’une céramique caractéristique, qu’une petite partie de la communauté exploitante était d’origine insulaire (Soulat à paraître). Distinction typochronologique Le mobilier de type saxon Les objets de type saxon, dits « continentaux », sont issus des migrations saxonnes originaires de Basse-Saxe et du Schleswig-Holstein. Ces petites communautés germaniques, comme celles installées à Vron, occupent le littoral gaulois dans les garnisons préconisées pour la défense du Litus Saxonicum dès la fin du iiie siècle. Des objets rattachés à la culture matérielle saxonne, retrouvés sur le littoral de la Manche, sont datés entre la fin du ive et la fin du ve siècle, entre les années 380 et 480 (Böhme 1974). On retrouve au sein de certaines sépultures essentiellement des éléments de parure féminine comme des disc brooches à trou central, des disc brooches à décors variés, des radiate-headed brooches de différents types, des crossbow brooches, des épingles à tête conique et des supporting-arm brooches d’influence germanique (Fig. 2). De la céramique de tradition germanique, dont le faciès décoratif rappelle les productions de Basse-Saxe, a également été découverte. Comme pour les céramiques, certaines fibules sont fabriquées sur place au sein des établissements côtiers saxons dans des ateliers de production (Soulat, 2009). Les disc brooches à trou central sont très répandues en Bretagne insulaire, surtout dans la vallée de la Tamise et dans les territoires du sud-est LA PRÉSENCE SAXONNE ET ANGLO-SAXONNE SUR LE LITTORAL 153 Fig. 2 : Quelques éléments de parure féminine de type saxon (J. Soulat), n°1 : type BifronsPreures, n°2 : type Gondorf, n°3 : type Chessell Down. (Dickinson 1979). On retrouve quelques exemplaires concentrés dans le Ponthieu et sur le littoral. Des fibules du même type, légèrement dérivé, se retrouvent dans la vallée rhénane et en Basse-Saxe (Böhme 1974). Ce type de fibules n’est pas évident à interpréter. Ces disc brooches sont probablement originaire des régions saxonnes continentales. Avec les migrations de la fin du ive et du début du ve siècle, elles sont arrivées en Bretagne insulaire. Au travers des changements et de l’évolution de la culture matérielle saxonne associée à des apports romano-bretons, elles se sont imposées dans la mode vestimentaire féminine dès la deuxième moitié du ve siècle (Soulat 2009). De ce fait, les groupes saxons installés sur le littoral gaulois, comme la communauté de Vron, ont adopté cette 154 JEAN SOULAT mode parfois associée au port des radiate-headed brooches de différents types. Ces disc brooches décorées de cercles concentriques ou de petites incisions se rencontrent à Vron, où l’on en dénombre une dizaine, portées seules ou par paire selon les défuntes et datant du Proto-Mérovingien, entre la deuxième moitié et la fin du ve siècle (Legoux, Périn, Vallet 2006). Les disc brooches à décors variés, appelées Komponierte Schalenfibeln (Böhme 1974), sont présentes sur toute la côte, du Ponthieu à la basse vallée de l’Orne. Il n’y a pas de concentration particulière de ces fibules. Des exemplaires sont connus à Waben (Pas-de-Calais), Hérouvillette (Calvados), Muids (Eure) et Sigy-en-Bray (Seine-Maritime). Des décors zoomorphes, d’entrelacs, et de formes géométriques composent ces types de fibules. Ces disc brooches sont datées entre la fin du ive et la première moitié du ve siècle (Böhme 1974, 1986). Les radiate-headed brooches des types Bifrons-Preures, Gondorf et Chessell Down (Koch 1998), sont attestées le long du littoral de la Manche et surtout en Picardie. On retrouve des parallèles évidents en Basse-Saxe et principalement sur l’axe rhénan. Des exemples similaires sont aussi présents en Bretagne insulaire comme à Bifrons et à Chessell Down (île de Wight). Les trois types sont tous composés de trois digitations à la tête et d’un corps losangique. Certains exemplaires, comme les paires provenant de Preures (Pas-de-Calais) ou de Vron, sont décorés de motifs zoomorphes et de petits cercles. Ces fibules sont datées entre les années 440 et 480, pendant la période proto-mérovingienne de Legoux, Périn, Vallet 2006. Des crossbow brooches ont été localisées à Vron et Frénouville. Ces deux fibules ont une ornementation particulière qui peut laisser penser à une fabrication locale, dans un atelier de Gaule du Nord, comme pour celle de la sépulture 269A de Vron (Böhme 2007). L’association d’une grande fibule avec deux paires de fibules, supporting-arm brooches et fibules en trompette, reflète la conservation du costume féminin traditionnel germanique (Soulat 2007). Celle de la sépulture 557 de Frénouville est un type relativement archaïque d’après la forme. L’interprétation est difficile mais on constate qu’un décor zoomorphe est présent (Lorren 1980). Ces fibules peuvent être datées de la fin du ive au début du ve siècle (Böhme 1986). Les supporting-arm brooches, fibules de type germanique, sont présentes en nombre en Basse-Saxe, sur l’axe rhénan mais aussi en Bretagne insulaire. On en retrouve plusieurs exemplaires sur le littoral gaulois mais d’un type légèrement différent, le type Gaulois A (Böhme 1974, 2007). Elles sont également datées de la fin du ive à la première moitié du ve siècle (Böhme 1974). Ces fibules sont présentes à Boulogne- LA PRÉSENCE SAXONNE ET ANGLO-SAXONNE SUR LE LITTORAL 155 sur-Mer (Pas-de-Calais), Vron, Fécamp (Seine-Maritime) mais aussi au sein de l’habitat de Saint-Ouen-du-Breuil (Seine-Maritime) où deux exemplaires ont été découverts. La sépulture féminine des Capucins à Fécamp montre un mobilier fort intéressant de tradition germanique mettant en lien les mêmes hypothèses que pour la sépulture 269A de Vron (Böhme 1974). On peut citer trois exemplaires d’épingles à tête conique d’influence germanique, à Nœux-les-Mines (Pas-de-Calais), Muids et Lisieux (Calvados). Ces types d’épingles, datés de la première moitié du ve siècle, se rencontrent aussi bien en Bretagne insulaire à Gilton (Kent) qu’en territoire frison à Dodewaard et Asselt (Böhme 1974). Ces épingles à cheveux font probablement partie du costume féminin typiquement germanique. Cependant, elles sont l’apanage de différents peuples et il est donc difficile de se prononcer sur leurs origines. Enfin, au sein de l’habitat de tradition germanique de Saint-Ouendu-Breuil, plusieurs céramiques non tournées ont été découvertes (Gonzalez, Ouzoulias, Van Ossel 2003). D’après leurs décors, quelques-unes rappellent des productions de Basse-Saxe. Ce site, dont les plans des principaux bâtiments sont similaires à ceux présents en Germanie et en Frise, a une durée d’occupation relativement courte, entre 350 et 415. Cet habitat confirme la présence de communautés germaniques, possiblement saxonnes, sur le littoral dès la deuxième moitié du ive siècle, analogues à la communauté de Vron, attestée vers 370 (Seillier 2006). Le mobilier de type anglo-saxon Les objets de type anglo-saxon présents dans notre inventaire trouvent des comparaisons en Bretagne insulaire entre la fin du ve et le courant du vie siècle. Ce mobilier caractéristique de la culture matérielle anglosaxonne se compose de button brooches, square-headed brooches, cruciform brooches, kentish disc brooches, equal-arm brooches, kentish bird brooches (Fig. 3). On retrouve également des plaque-boucles de ceinture, des pommeaux d’épée à anneaux du type Bifrons-Gilton, des umbos coniques et de la céramique dont le faciès décoratif est très proche des exemplaires présents en Bretagne anglo-saxonne. Les button brooches, fibules cupelliformes à masque humain ou à motif géométrique, sont réparties sur l’ensemble du littoral de la Manche mais sont surtout connues en Bretagne insulaire. Elles sont le fruit du mélange stylistique associant des apports saxons, romano-bretons et surtout juto-scandinave créant ainsi des objets appartenant à une culture matérielle différente, dite anglo-saxonne (Soulat 2009). On en retrouve du Boulonnais à la basse vallée de l’Orne. Les fibules à masque humain 156 JEAN SOULAT Fig. 3 : Éléments de parure féminine de type anglo-saxon (J. Soulat). retranscrivent la culture matérielle anglo-saxonne. Elles sont datées entre les années 450 et 550, entre le PM et le MA2 (Avent, Evison 1982). La fibule la plus précoce provient de la sépulture 32A de Vron, dont l’ornementation et la stylistique sont radicalement différentes. Certaines d’entre elles sont portées par paire comme dans la sépulture 91 de Ifs (Calvados) et la sépulture 118 de Louviers (Eure) (Soulat à paraître). La majorité de ces button brooches sont présentes en Normandie, si l’on retire celle provenant du site de Herpes (Charente). Enfin, certaines d’entre elles sont fabriquées localement au sein des marchés ou dans les ateliers des établissements côtiers saxons et anglo-saxons (Soulat 2009). Les kentish disc brooches, fibules avec incrustation de verroteries de formes variables, sont localisées uniquement dans deux régions. Un exemplaire provient de la nécropole de Marquise-Hardenthun (Pas-deCalais) dans le Boulonnais et cinq autres fibules proviennent de la basse LA PRÉSENCE SAXONNE ET ANGLO-SAXONNE SUR LE LITTORAL 157 vallée de l’Orne, réparties entre les nécropoles de Giberville et Sannerville (Calvados). Ces fibules sont datées du Mérovingien Ancien 2 (MA2), c’est-à-dire entre les années 520 et 570 (Evison 1987). Ce sont des objets fabriqués probablement dans le Kent, de par leur nombre important au sein des nécropoles de Faversham, Dover/Buckland, Mill Hill ou Bifrons (Richardson 2005). Ces kentish disc brooches reflètent un travail minutieux dans l’ornementation issu des ateliers de production du Kent (Richardson 2005). Cependant, on peut toujours émettre l’hypothèse d’une fabrication locale de ces fibules au sein d’ateliers côtiers, même si dans le courant du vie siècle, les échanges s’accentuent entre les deux rives de la Manche. Le port des square-headed brooches, apparaissant entre le MA1 et le MA2, est relativement présent sur les côtes gauloises. Les exemplaires les plus remarquables proviennent de Preures, Vron, Saint-Brice à Tournai (Hainaut) et Giberville. Plusieurs d’entre elles sont les répliques exactes de fibules retrouvées dans le Kent. Comme pour les button brooches, ces fibules sont la résultante d’une association entre les influences juto-scandinaves et saxonnes. La paire de la sépulture 43A de Vron est très proche de celles provenant des sépultures 64 de Bifrons et 203 de Finglesham (Welch 2007). De même, celles venant de Preures et de Giberville sont en tous points comparables aux exemplaires de Bifrons, Mill Hill ou de Chatham Lines (Pilet, Seillier 1992). Ces kentish square-headed brooches sont probablement fabriquées dans des ateliers du Kent. Cependant, les fibules des sépultures 86 et 623 de Frénouville ne sont pas très soignées dans la forme et l’ornementation. On peut supposer que ces exemples ont été produits localement (Soulat 2009). Deux exemplaires de cruciform brooch ont été découverts, l’un à Vron et l’autre à Lille (Nord). Celle provenant de la sépulture 159A de Vron était associée à une disc brooch à trou central (Seillier 2006). La défunte était vêtue d’une parure influencée par le monde saxon et associée à un vase en imitation de sigillée de tradition gallo-romaine. La datation de la fin du ve siècle est donc bien confirmée. La fibule trouvée à Lille, lors des fouilles du tramway, a été découverte hors contexte (Seillier 1996). Elle se rapproche néanmoins d’exemplaires connus en Bretagne insulaire et en Basse Saxe (Böhme 1986). D’autres objets semblent être directement issus des ateliers de production du Kent comme des kentish bird brooches provenant de Bulles (Oise) ou de Mondeville (Calvados), des equal-arm brooches de Giberville et de La Calotterie, et des pommeaux d’épée du type Bifrons-Gilton de Fréthun et Grenay, présents le long du littoral de la Manche. Des bractéates ont aussi été découvertes, à Hérouvillette (Calvados), elles s’apparentent à des modèles du Kent (Decaens 1971). Les kentish bird brooches sont 158 JEAN SOULAT similaires en tout point à des exemplaires provenant des nécropoles de Faversham (Kent) et Chessell Down (Soulat 2007). En outre, celle venant de Mondeville est la copie conforme d’une fibule découverte à Chessell Down (Arnold 1982). D’autres objets découverts sur l’île de Wight peuvent être comparés à des exemplaires très proches de Gaule du Nord. Une paire de fibules du type equal-arm brooch de la sépulture 30 de Giberville ressemble par exemple à des fibules issues de la nécropole de Chessell Down (Pilet 1990). Le même constat est fait pour le Kent, avec les pommeaux d’épée à anneaux du type Bifrons-Gilton, présents dans les nécropoles de Bifrons, Gilton, Dover, Faversham ou encore Finglesham (Fischer et al. 2008). Deux exemplaires trouvés au sein des nécropoles de Fréthun et de Grenay sont très proches de ceux produits dans les ateliers du Kent (Fischer et al. 2008). Tous ces objets découverts sur le littoral de la Manche, peuvent être issus des échanges entre les deux rives, ils sont datés entre les années 520 et 570, durant le MA2 de Legoux, Périn, Vallet 2006. évolution de la mode vestimentaire féminine Concernant le mobilier funéraire, on voit évoluer la mode vestimentaire féminine germanique entre la fin du ive et le vie siècle (Soulat 2007). Pendant la fin du ive siècle et la première moitié du ve siècle, le costume féminin saxon se distingue par le port du péplos traditionnel maintenu par des fibules caractéristiques telles que des supporting-arm brooches, des crossbow brooches, des fibules en trompette et disc brooches de différents types (Böhme 1974). Avec les migrations saxonnes et scandinaves vers la Bretagne insulaire et la Gaule du Nord, cette mode vestimentaire traditionnelle évolue, concernant les contextes funéraires insulaires, et disparaît, d’après les contextes funéraires continentaux (Böhme 2007, Brugmann 1997). En Bretagne insulaire, à partir de la deuxième moitié du ve siècle, les éléments de parure féminine évoluent et l’on voit apparaître des disc brooches à trou central et des radiate-headed brooches du type Bifrons-Preures et Chessell Down. Ces nouvelles fibules apparaissent grâce à l’association des différents apports stylistiques saxons, romano-bretons et juto-scandinave (Brugmann 1997). On retrouve des éléments similaires portés de la même façon dans plusieurs sépultures de Vron, de Nouvion-en-Ponthieu et de Bulles (Seillier 1989b). Ce type d’association perdure jusqu’à la fin du ve siècle (Seillier 2002). En effet, à partir de cette période, on voit apparaître une mode dite de « transition », associant des radiate-headed brooches à d’autres fibules circulaires, des button brooches à masque humains caractéristiques de la culture matérielle anglo-saxonne (Soulat 2009). À partir du deuxième quart du vie siècle, le port de ces button brooches s’efface au profit des LA PRÉSENCE SAXONNE ET ANGLO-SAXONNE SUR LE LITTORAL 159 Fig. 4 : Phases successives de la mode vestimentaire féminine saxonne et anglo-saxonne sur le littoral de la Manche (J. Soulat). kentish disc brooches (Soulat à paraître). Enfin, ces dernières seront remplacées par des composit disc brooches dès la fin du vie siècle. On retrouve la même évolution pour les fibules ansées asymétriques. En effet, dès le début du vie siècle, les radiate-headed brooches sont remplacées par le port des square-headed brooches que l’on retrouve chez les femmes anglo-saxonnes (Soulat 2007). Malheureusement, nous manquons d’exemples démontrant ce phénomène au sein d’une nécropole donnée. Cependant, nous pouvons attester cette évolution vestimentaire en reprenant la typochronologie associée aux exemples de sépultures féminines (Fig. 4). Par exemple, la jeune défunte de la sépulture 748 de Bulles (Oise) qui porte à la poitrine une paire de disc brooches à trou central, appartient à la phase chronologique du PM de Legoux, Périn, Vallet 2006. Ensuite, la défunte de la sépulture 629 de Frénouville (Calvados), qui a une paire de button brooches, ressort de la phase du MA1 de Legoux, Périn, Vallet 2006. Enfin, sur la défunte de la sépulture 27, inhumée à Giberville (Calvados), on a retrouvé une kentish disc brooch, reflétant ainsi le MA2. Entre la fin du ive et le courant du vie siècle, on remarque une évolution de la mode vestimentaire féminine dans le port des fibules circulaires et ansées asymétriques, passant ainsi d’une mode saxonne à une mode anglo-saxonne (Soulat 2007). 160 JEAN SOULAT interprétation Au cours de cet article, nous avons établi la différence entre le mobilier de type saxon et anglo-saxon découvert le long du littoral de la Manche, du Boulonnais à la basse vallée de l’Orne. Il est intéressant de remarquer que la grande majorité des objets retrouvés se compose de fibules, près de 119 exemplaires, aussi bien de type saxon, environ 35%, qu’anglo-saxon, près de 65%. Un autre groupe d’objets non négligeable, la céramique, qui regroupe près de 72 exemplaires, a été inventorié. Avec la production locale de ces poteries caractéristiques de la culture matérielle saxonne et anglo-saxonne3, on peut attester l’arrivée de groupuscules et de communautés saxons et anglo-saxons dans les territoires concernés (Soulat 2007). Enfin, quelques autres objets, plus atypiques, tels que du mobilier lié à l’armement ou à la buffleterie, et dont les parallèles sont présents en Bretagne insulaire, ont également été identifiés sur les côtes de la Manche. Ces témoignages, datés entre la fin du ive et la deuxième moitié du viie siècle, sont des traces qui confirment une « présence » saxonne et anglo-saxonne, probablement due à des migrations de populations, à la fois continentales et insulaires, à des échanges transmanche grâce aux contacts entre les deux rives, mais aussi par le fait d’une tradition dans la confection de certains objets, comme la céramique, ou à travers des flux d’influences et des effets de mode. Tombes références Bulles 748 Hérouvillette 2 Preures 75 Sannerville 91 Vron 124A Vron 159A Vron 161A Frénouville 623 Frénouville 629 Giberville 192 Nouvion 143 Preures 65 Vron 32A Vron 99A Vron 121A Bulles 91 Fréthun 65 Giberville 27 Hérouvillette 11/39 Offin 13 Sannerville 39 Vron 43A Mobilier datant DB RHB RHB DB RHB DB, CB DB, RHB SHB BB SHB BB SHB BB, RHB BB, RHB(F) BB, RHB KBB P KDB B Pl, H KDB SHB PM (440-480) MA 1 (470-530) MA 2 (520/570) Apports de type Saxon Transition Transition entre les apports saxons et anglo-saxons Apports de type anglo-saxon Fig. 5 : Tableau typochronologique des tombes références avec du mobilier de type saxon et anglo-saxon (J. Soulat). Code : DB = disc brooch à trou central, RHB = radiate-headed brooch type saxon, CB = cruciform brooch, SHB = square-headed brooch, BB = button brooch, RHB(F) = radiateheaded brooch type franc, KBB = kentish bird brooch, P = pommeau d’épée du type Bifrons-Gilton, KDB = kentish disc brooch, B = bractéate, Pl = plaque-boucle, H = hache. 3. — Hypothèse qui s’appuie sur les travaux de V. Hincker, X. Savary et A. Bocquet grâce aux analyses pétrographiques et chimiques (Soulat et al., à paraître). LA PRÉSENCE SAXONNE ET ANGLO-SAXONNE SUR LE LITTORAL 161 Bibliographie c.J. Arnold, The Anglo-Saxon Cemeteries of the Isle of Wight, Londres, 1982. R. Avent, V.I. Evison, « Anglo-Saxon Button Brooches », Archaeologia 107, 1982, p. 77-122. H.W. Böhme, Germanische Grabfunde des 4. bis 5. Jahrhunderts, Zwischen Unterer Elbe und Loire, Studien zur Chronologie und Bevölkerungsgeschichte, 2 vol., Munich, 1974. H.W. 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